Droits de succession : calcul

By Marie Toldeno

Les droits de succession sont des taxes prélevées par l’État lors du décès d’une personne sur la transmission de son patrimoine. Il s’agit d’un sujet complexe et souvent source de tensions entre héritiers. Dans cet article, nous aborderons les différents aspects de ces droits, tels que les calculs de taxes, les exonérations possibles et les obligations déclaratives.

Les bénéficiaires concernés

Les droits de succession concernent toute personne qui reçoit un héritage suite au décès d’une autre. Les successions peuvent être léguées à des personnes physiques (enfants, père, mère, frère, sœur) ou morales (associations, fondations). Toutefois, selon le lien de parenté avec le défunt, le montant des droits variera.

Les héritiers réservataires

Il s’agit des descendants directs (enfants, petits-enfants) et du conjoint survivant. Ces héritiers ont un droit inaliénable sur une partie de l’héritage appelée « réserve ». La répartition des biens se fait donc en fonction de leur nombre et du rang familial.

Les légataires universels

Ce sont les bénéficiaires désignés par le testament du défunt. Ils peuvent être des membres de la famille éloignée, des amis ou encore des organismes caritatifs. Le légataire universel reçoit la part de l’héritage correspondant à la quotité disponible, c’est-à-dire la portion restante après déduction de la réserve.

Le calcul des droits de succession

Le montant des droits de succession dépend du lien de parenté entre le défunt et l’héritier, ainsi que de la valeur des biens transmis. Il existe plusieurs tranches d’imposition et différentes exonérations applicables en fonction des situations.

Les abattements fiscaux

Pour chaque héritier, un certain montant est exempté de droits de succession. Ce montant varie en fonction du lien de parenté :

  • 100 000 € pour les enfants, père, mère, frère, sœur;
  • 15 932 € pour les neveux et nièces;
  • 1 594 € pour les autres bénéficiaires.

Les tranches d’imposition

En fonction du montant net taxable, c’est-à-dire la valeur de l’héritage moins l’abattement fiscal, les droits de succession sont calculés, selon les taux suivants et pour les héritiers en ligne directe:

  1. 5 % jusqu’à 8 072 €;
  2. 10 % de 8 072 € à 12 109 €;
  3. 15 % de 12 109 € à 15 932 €;
  4. 20 % de 15 932 € à 552 324 €;
  5. 30 % de 552 324 € à 902 838 €;
  6. 40 % de 902 838 € à 1 805 677 €;
  7. 45 % au-delà de 1 805 677 €.

Les exonérations possibles

Dans certaines situations, les héritiers peuvent bénéficier d’exonérations totales ou partielles des droits de succession :

  • le conjoint survivant et le partenaire de PACS sont totalement exonérés de droits de succession;
  • les frères et sœurs peuvent être exonérés sous certaines conditions (vivre ensemble, être célibataires, etc.);
  • les personnes handicapées peuvent bénéficier d’un abattement supplémentaire de 159 325 € sur leur part d’héritage.

Les obligations déclaratives

Tout héritier doit déposer une déclaration de succession auprès de l’administration fiscale dans les six mois suivant le décès (un an en cas de décès à l’étranger). Cette déclaration permet à l’État de vérifier la valeur du patrimoine transmis et d’appliquer les droits de succession correspondants.

Le contenu de la déclaration

La déclaration de succession doit comporter les informations suivantes :

  • l’état civil complet du défunt et des héritiers;
  • la situation familiale du défunt (mariage, divorce, enfants, etc.);
  • le détail des biens composant l’héritage (immobilier, mobilier, comptes bancaires, etc.);
  • les éventuelles dettes du défunt (emprunts, impôts, etc.).

Le paiement des droits de succession

Les héritiers doivent s’acquitter des droits de succession auprès de l’administration fiscale dans un délai de six mois à compter du dépôt de la déclaration. Il est possible de demander un échelonnement ou un report du paiement dans certaines situations particulières.

En résumé, les droits de succession sont un aspect incontournable lors de la transmission d’un patrimoine suite au décès d’une personne. Il est essentiel de bien comprendre les différentes règles applicables pour être en mesure de remplir ses obligations déclaratives et s’acquitter des taxes dues.