Quelle différence entre ARE et allocation chômage ?

By Marie Toldeno

Les termes ARE et allocation chômage sont souvent source de confusion. L’un est un terme générique, l’autre une aide spécifique. Ce guide complet a pour but de clarifier définitivement cette distinction et de vous fournir toutes les informations essentielles sur le calcul, les conditions et la durée de l’indemnisation principale en France.

1. L’allocation chômage : un terme générique

Le terme « allocation chômage » est une expression générale qui désigne l’ensemble des prestations sociales versées aux personnes privées d’emploi. Il s’agit d’une catégorie large qui englobe différents types de revenus de remplacement ou de solidarité, gérés par différents organismes dans le cadre de la protection sociale française.

Pensez à « allocation chômage » comme à un terme parapluie. Sous ce parapluie, on trouve plusieurs dispositifs, dont le plus connu est l’ARE, mais aussi d’autres aides comme l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) pour ceux qui ont épuisé leurs droits à l’ARE, ou encore l’allocation pour les travailleurs indépendants.

2. L’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) : la prestation principale

L’ARE, ou Aide au Retour à l’Emploi, est la principale allocation chômage en France. Il s’agit d’une indemnité spécifique, gérée par France Travail (anciennement Pôle Emploi) pour le compte de l’Unédic. Son but est de garantir un revenu de remplacement aux salariés du secteur privé qui ont été involontairement privés de leur emploi (licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle…).

L’ARE est donc un droit « contributif » : il est ouvert grâce aux cotisations sociales prélevées sur les salaires antérieurs. C’est pourquoi son montant et sa durée dépendent directement de votre activité passée.

3. Les conditions d’éligibilité pour toucher l’ARE

Pour bénéficier de l’Aide au Retour à l’Emploi, un demandeur d’emploi doit remplir plusieurs conditions cumulatives :

  • Avoir travaillé une durée minimale : Il faut justifier d’au moins 6 mois de travail (soit 130 jours ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois (ou 36 mois pour les 53 ans et plus).
  • Avoir perdu son emploi involontairement : Cela inclut le licenciement (sauf pour faute lourde), la fin d’un CDD, une rupture conventionnelle ou une démission considérée comme légitime.
  • Être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de France Travail.
  • Rechercher activement un emploi et être physiquement apte à travailler.
  • Ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite à taux plein.

4. Le calcul détaillé de l’ARE : une méthode en 3 étapes

Le montant de votre ARE est le résultat d’un calcul précis basé sur vos anciens salaires. Voici les trois étapes clés.

Étape 1 : Déterminer le Salaire Journalier de Référence (SJR)

Le SJR est la base de tout le calcul. Il représente la moyenne de vos revenus sur une période donnée.

Formule du SJR : Total des salaires bruts perçus sur la période de référence / Nombre de jours calendaires de cette même période (jours travaillés + jours non travaillés).

  • Période de référence : Les 24 derniers mois précédant la fin du contrat pour les moins de 53 ans, et les 36 derniers mois pour les 53 ans et plus.
  • Salaires pris en compte : Salaires bruts, y compris les primes. Sont exclues les indemnités de licenciement, de rupture, de congés payés, etc.
  • Jours calendaires : Le diviseur inclut les jours travaillés ET les périodes d’inactivité, ce qui peut faire baisser la moyenne.
Exemple : Une personne de moins de 53 ans a perçu 50 000 € de salaire brut sur les 24 derniers mois (731 jours calendaires).
Son SJR est de : 50 000 € / 731 = 68,40 €.

Étape 2 : Calculer le montant de l’allocation journalière brute

France Travail effectue deux calculs et retient le montant le plus élevé pour vous :

  1. Formule 1 : 40,4 % de votre SJR + une partie fixe (13,18 € au 1er juillet 2025).
  2. Formule 2 : 57 % de votre SJR.
Suite de l’exemple (SJR de 68,40 €) :
Calcul 1 : (40,4 % de 68,40 €) + 13,18 € = 27,63 € + 13,18 € = 40,81 €.
Calcul 2 : 57 % de 68,40 € = 38,99 €.
Le montant retenu est le plus élevé, soit 40,81 € brut par jour.

Étape 3 : Appliquer les planchers et plafonds

Le montant de l’ARE journalière ne peut être ni trop bas, ni trop élevé.

  • Il ne peut être inférieur à un montant plancher (32,13 € par jour au 1er juillet 2025).
  • Il ne peut être supérieur à 75 % de votre SJR.
  • Il ne peut dépasser un montant plafond (294,21 € brut par jour).

Enfin, pour obtenir le montant net, des cotisations sociales (CSG, CRDS) et une participation à la retraite complémentaire peuvent être prélevées, sauf pour les plus petites allocations.

5. Durée d’indemnisation et cas particuliers

Durée de versement

La durée pendant laquelle vous percevez l’ARE est égale à la durée de votre affiliation (période de travail), mais elle est plafonnée. La durée maximale d’indemnisation dépend de votre âge à la fin de votre contrat de travail :

  • Moins de 53 ans : jusqu’à 24 mois.
  • De 53 à 54 ans : jusqu’à 30 mois.
  • 55 ans et plus : jusqu’à 36 mois.

La dégressivité pour les hauts revenus

Un mécanisme de dégressivité s’applique aux demandeurs d’emploi de moins de 55 ans (ou 57 ans selon la date de fin de contrat) qui avaient un salaire mensuel brut supérieur à environ 4 915 €. Pour ces personnes, l’allocation est réduite de 30 % à partir du 7e mois d’indemnisation, tout en respectant un plancher.

6. Tableau récapitulatif : ARE vs. Allocation Chômage

Critère Allocation Chômage (Terme général) ARE (Aide au Retour à l’Emploi)
Nature Catégorie générale, concept de protection sociale. Prestation spécifique, indemnité d’assurance.
Source / Gestion Système de protection sociale (État, Unédic…). Régime d’assurance chômage (Unédic), versée par France Travail.
Bénéficiaires Toute personne sans emploi éligible à une aide. Principalement les anciens salariés du privé involontairement sans emploi.
Financement Cotisations sociales et/ou impôts (solidarité nationale). Cotisations chômage des employeurs et salariés.
Calcul Variable selon l’aide (forfait, conditions de ressources…). Basé sur les anciens salaires (calcul du SJR).
Exemples ARE, ASS, allocation des travailleurs indépendants… L’indemnité versée après un licenciement ou une fin de CDD.

7. Conclusion : l’essentiel à retenir

Pour résumer simplement : toute ARE est une forme d’allocation chômage, mais toute allocation chômage n’est pas l’ARE.

L’allocation chômage est le terme générique qui couvre toutes les aides financières pour les chômeurs. L’ARE est l’indemnité principale, contributive, calculée sur la base de vos anciens salaires et destinée à vous aider durant votre recherche d’un nouvel emploi. Connaître cette nuance est la première étape pour bien comprendre le système d’indemnisation français.

En d’autres termes, l’ARE agit comme un filet de sécurité pour ceux qui viennent de perdre leur emploi, les aidant à subvenir à leurs besoins pendant qu’ils cherchent de nouvelles opportunités professionnelles. Pour mieux comprendre la différence entre are et allocation chômage n’hésitez pas à demander à votre conseiller France Travail.

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Marie Toldeno

Je suis une rédactrice spécialisé dans l'entrepreunariat & la formation professionnelle. Je souhaite pouvoir accompagner notre audience pour s'accomplir d'un point de vue professionnel.